“QUI EST TON MONSTRE ?”
structure inox & ciment / techniques mixtes
longueur : 181 cm / largeur : 70 cm / hauteur : 178 cm
« Qui est ton monstre ? » fait suite à l’installation vidéo produite au Musée du Quai Branly en 2011 et intitulée « Qui est votre sauvage ? ».
Le processus de stigmatisation qui y est dénoncé repose sur des leviers sociologiques et politiques identiques.
On rejette ce qui ne nous ressemble pas, qui ne pense pas comme nous, au point de le transformer en brute, en sauvage, en monstre.
Dans ce jeu malsain du bien contre le mal – base morale de tous les génocides – l’anathème exonère de culpabilité celui qui rejette et tue le monstre.
En 2024, 13 ans plus tard, alors que la parole raciste s’est décomplexée, que les idées d’extrême droite ont contaminé le champ politique mondial, et que la répression s’exerce d’une manière d’autant plus excessive que ces « difformités » ont été arbitrairement désignées, il me semblait urgent de réagir à nouveau, et cela sans la moindre équivoque.
Je choisis, pour cela, de traverser une ville imaginaire où les frontières nouvelles rejettent toujours plus loin des personnes devenues intruses dans leur propre monde.
Les bras se lèvent, en signe de soumission ou de révolte, en signe d’appel ou de victoire. Je ne sais plus vraiment.
Sans évacuer la violence des persécutions, le sang, le feu et la colère qu’elles m’inspirent en retour : voici ma position.
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“WHO IS YOUR MONSTER ?”
stainless steel & cement structure / mixed media
length: 181 cm / width: 70 cm / height: 178 cm
“Who is your monster?” is a follow-up to the video installation “Who is your savage?” produced in 2011 by the Musée du Quai Branly.
The stigmatization process denounced in this video is based on identical sociological and political levers.
We reject those who don’t resemble us, who don’t think like us, to the point of turning them into brutes, savages, monsters.
In this unhealthy game where good versus evil – the moral basis of all genocides – an anathema exonerates from guilt any person who rejects and kills the monster.
In 2024, 13 years later, at a time when a racist rhetoric has been unleashed, extreme right-wing ideas have contaminated the global political arena, and repression is all the more excessive because these “deformities” have only been arbitrarily designated, I felt an urgency to react once again, and without the slightest ambiguity.
To do so, I choose to walk through an imaginary city where new frontiers push people further and further away, turning them into intruders within their own world.
Arms are raised in submission or revolt, in appeal or victory. I don’t really know anymore.
Without evacuating the violence of such persecutions, the blood, the fire, and the anger they inspire me in return : this is where I stand.